cœur
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« J’ai lu l’envoi de Laurent avec la sélection des entrées au journal de mai. Je l’ai lu dans un train à grande vitesse. Sans hésitation un mot m’est venu : « coeur ». Je lisais Laurent et il avait retrouvé son cœur, un cœur, le cœur. L’élan, la confiance, l’autre et lui.
Nous nous sommes appelé, la conversation est consignée. Le mot lui a plu et lui a convenu. Nous étions d’accord pour enregistrer un changement notable vers une certaine sérénité. Voire une certaine joie.

J’ai laissé le mot traîner dans ma tête et dans mon cœur.
 
Une semaine plus tard, sur une invitation de nos voisins de l’Allier à aller fêter la Saint-Jean dans un village voisin, je me suis dit tout de suite que j’allais y faire la photo pour l’écho du mois de mai. J’ai pris des photographies de ces gens qui dansent autour du feu, « des cercles et les rondes nivernaises et bourbonnaises ». Elles sont stupéfiantes de joie.
Mais au réveil le lendemain matin, ce cœur de fête, ce foyer fait du feu autour duquel nous avons dansé m’est apparu comme un bûcher : la Cour Suprême des États-Unis d’Amérique était passée par là. » 

(E.C., 06/22)

« Comment parler de ça, sans briser ma voix
Comment te dire les choses
Le mal que l’on cause »

Pomme,
À perte de vue.

Le 2 mai.

Tu reprends possession des choses : de la maison tout d’abord, par touches de propreté que tu acceptes enfin de lui concéder. Tu avais besoin, sans doute, d’une phase pendant laquelle la maison se complairait — ou se détesterait, c’est la même chose — dans sa saleté, dans son laisser-aller. Tu avais besoin de ne t’occuper que de toi, d’essayer tout au moins. Sexuellement, littérairement, dans tes loisirs, dans ton sommeil, malgré la prévalence des rêves, toujours plus anxiogènes, toujours plus poisseux au réveil, de sorte que le mal-être dans lequel tu te trouves en quittant le lit est peint sur ton visage, et Éric en est le témoin malheureux.

Encore… ? demande-t-il.
Je ne raconte pas les détails, j’évite de lui faire peur.
Je s’invite.
Dans le dialogue avec Éric.
Je s’impose peut-être, je demande à exister.

C’est écrit noir sur blanc dans ces pages depuis plus de dix ans, presque vingt, vingt peut-être, peut-être plus de vingt — tu as commencé à écrire le journal de manière soutenue en 1998. Avant, c’étaient des pages dans des cahiers que tu as perdus, ou sur des documents sur les ordinateurs au boulot, que tu effaçais une fois écrits. Avant, le journal ne restait pas : c’était avant internet, c’était avant que l’immatériel ne prenne la place qu’il occupe aujourd’hui.

Avant, c’est aussi le titre de la deuxième partie de Laura.

Tu te lis, te regardes écrire, tu t’observes, tu penches la tête comme devant un tableau — que tu admirerais ou que tu réaliserais. Tu as corrigé le chapitre 39 du Monde Nouveau un peu plus tôt après en avoir relu les trois premiers de la quatrième partie. Ils sont plus denses que les précédents, ils ont besoin de dire en même temps qu’ils font avancer l’histoire : ils sont importants, et uniques, à chaque fois. Ils doivent faire le tour de la question — en l’occurrence du personnage — sans que l’on ait besoin d’y revenir ensuite. L’action se dessine d’un chapitre à l’autre, d’un personnage à l’autre : c’est un exercice d’équilibriste dans lequel tu excelles.

Tu vas bien, tu t’en rends compte, malgré la gorge (toujours, ne soupirez pas).

Tu vas bien, parce que tu t’es entendu hier soir, au piano, comme rarement tu es capable de t’entendre : Emmanuelle était là, avec les amis chez lesquels elle avait pris son week-end sur Oléron et qui par un hasard comme il y en a tant avec la famille d’Emmanuelle, avaient loué à deux maisons de la nôtre sans connaître notre adresse. Tu as chanté avant le piano, tu avais parlé de Villequiers, du 21 mai, tu avais parlé de Radiohead, l’un d’entre eux, Guillain, avait pris sa guitare pour t’accompagner et pour une fois, c’était toi, et non Éric, que l’on écoutait chanter. C’était une impression singulière : Éric souriait, parce qu’il voyait que tu t’épanouissais lors de cette soirée et tu t’en rendais compte toi-même. Au piano, tu n’avais plus peur de la faute : tu accompagnais, ou tu prenais le dessus avec un morceau (le Richter, le Chopin) et qu’importait les fausses notes : on t’applaudissait et tu donnais le meilleur de toi-même. Éric et Emmanuelle avaient pris les paroles du Juliette Armanet en mains, et tu les avais suivis, rattrapés, parfois précédés mais tu ralentissais alors, et les accompagnais de la voix en même temps, parce que tu connaissais la chanson mieux qu’eux. Tu t’étais senti aimé, dans cette soirée : non seulement par eux, mais aussi par le piano, par Éric, qui affichait une fierté rayonnante à t’aimer, et surtout, par toi-même. Tu te disais que ça suivait forcément les échos — ha ! — que tu avais eus du mois de mars que tu avais mis en ligne la veille et qui, tous, t’encourageaient à être toi, entièrement.

Tu es calme, un lundi après-midi, soleil timide et chaleur malgré tout lorsque l’on en est baigné : tu ne vas pas à la plage, tu n’en ressens pas encore le besoin. Bientôt, tu te remettras en marche vers la plage de Domino, au bout de ton impasse, et tu retrouveras l’océan, plein ouest, sans limite et sans attente autre que l’accueil de l’eau, que ta présence au rivage habite jusque dans ses profondeurs lorsque tes yeux s’ouvrent.

Le 9 mai.

Tu as dit à Emmanuelle, qui te posait la question, que ta sélection des entrées du journal pour votre projet se faisait autour des entrées au tu. Et tu te demandes donc logiquement ce que tu pourras répliquer lorsque tu te mettras à intégrer, mois après mois, des entrées au je. Que tu es en train de résoudre enfin la dichotomie qui t’est structurelle, entre (peut-être) ton corps et ton moi ? Si tant est que c’est réellement là que la dichotomie se situe. Que tu es en train de te rapprocher de toi, de te départir de cette distance ou de ta manière de te tenir à distance de toi-même pour pouvoir en assumer les actes ? Tu en assumes pas mal au je, dont vous n’avez pas le récit ici, parce qu’il y a des choses que je garde pour moi. Emmanuelle s’est étonnée : il y a des choses qui vont plus loin que ce que tu dévoiles, dans ces pages ? C’était difficile de répondre parce que ça sous-entendait des choses. Mais il y avait des événements de ma vie, pour donner un exemple, dont je ne parlais jamais. Par choix. Par respect pour les personnes concernées. Pour faire la différence entre le « témoignage » et la « littérature » — pour citer Angot. Parce que j’écris des livres : ce n’est ni une confession, ni une pulsion exhibitionniste. Tu avais dit que possiblement, l’évolution de votre projet se ferait autour de cette question-là, du tu et du je : que commencées au tu, les pages du journal peu à peu se confirmeraient au je. Disant cela, tu donnais une direction toi-même, artificielle dans le sens où tu mettais en place un dispositif de création. Tu avais dit encore à Emmanuelle que c’était évidemment de l’ordre de la fiction, même si c’étaient des pages de ton journal — d’où l’autofiction. Évelyne, avec qui tu parlais du mois de mars, trouvait difficile de concilier l’image qu’elle avait de toi dans la vie avec l’image qu’elle se faisait de toi dans tes pages : comme si c’étaient deux personnes distinctes. Tu avais répondu que c’était le cas : il y avait le « personnage Laurent Herrou », et il y avait « l’homme Laurent Herrou ». Ce n’était pas à tout moment une décision consciente de passer de l’un à l’autre, mais il y avait bien entendu un parti pris dans l’écriture : le « personnage » posait la question de la reconnaissance, de l’identité, de la sexualité, de la littérature, de la publication et du corps (ses plaisirs, ses souffrances, ses besoins, ses frustrations). L’homme les vivait, ces questions-là. L’homme les résolvait au quotidien, s’empêtrait dedans parfois, mais elles n’étaient pas centrales à sa vie sociale par exemple — si elles l’étaient à sa vie intime, à son monologue intérieur. Parfois tu écrivais que tu faisais semblant, en société : parfois c’était vrai, parfois tu mentais. Faire semblant était un mensonge aussi, comme cela pouvait être une nécessité, pour survivre. Tu avais dit que vous étiez deux dedans, Évelyne avait rétorqué : on peut être plus que ça, tu avais souri en repensant à la liste des prénoms que tu avais donnée dans l’une des entrées du journal, et qui n’étaient que des prénoms, des emprunts à la vie littéraire ou télévisuelle, et qu’en effet, si tu devais compter — mais quel en serait l’intérêt ? — vous seriez beaucoup plus nombreux, à l’intérieur. Tu pensais au Bunker, ce livre de dialogues entre plusieurs personnages qui s’avéraient à la fin du texte n’en être qu’un seul. Tu l’avais écrit, ce livre-là : il était la preuve que c’était possible de faire coexister toutes ces voix. Ce n’était pas de la schizophrénie — du moins, pas tout le temps — puisque vous étiez conscients les uns des autres. Mais parfois, c’était furieusement bruyant dans ta tête. Éric te disait de temps en temps que ça se voyait que tu te parlais : vous étiez à table, ou vous rouliez sur l’autoroute par exemple, et brusquement, disait-il, ton visage changeait au fur et à mesure de la progression du dialogue qu’il y avait dedans, dans ton esprit, et il trouvait cela à la fois amusant, et effrayant. Tu te disais toi, que tu n’avais pas conscience de ces moments-là, où vous vous parliez tous ensemble. Ce pouvait être embarrassant. Mais, te rassurais-tu, tu pouvais te laisser aller à exprimer cette pluralité avec Éric parce que tu étais dans la confiance avec lui. Tu n’avais pas le souvenir de quelqu’un d’autre — même en couple — qui t’avait fait la même réflexion. Tu prenais cela pour une preuve supplémentaire, s’il en fallait une, de votre amour. De votre rapport privilégié en tout cas, pour ne pas sombrer dans le romantisme.

Tu souffles.

Tu sais, ce que tu disais à Emmanuelle, quand une entrée figurera dans le mois publié : tu le sais en l’écrivant, et puis tu l’oublies. Tu la retrouves quand tu opères la sélection, généralement tu la confirmes. C’est rare — mais c’est arrivé — qu’une entrée pré-choisie tombe au final. Tu sais que celle-ci, qui explicite des choses importantes, de toi et de la littérature, et de votre projet, restera. Tu n’influences pas le texte, non : tu confirmes dans chaque entrée l’importance qu’a pour toi ce projet, sa valeur, son utilité aussi, que tu n’envisageais peut-être pas au commencement. Emmanuelle pareillement, confessait qu’il y avait déjà un gouffre entre le désir de départ et le résultat que vous obteniez, après à peine trois mois de publication. C’était pour cela qu’il était possible, à présent, d’en parler.

Ce que tu fais.
Ce que je fais.

Le 25 mai.

Le journal de mai est presque inexistant : tu ne l’as pas ouvert à Villequiers, où tu es parti il y a plus de dix jours. Tu as convaincu Éric de t’y emmener : vous avez pris la route un vendredi après son travail et y avez passé un premier week-end magnifique. La température montait graduellement et vous pouviez être nus au château, dans les jardins, vous avez fait l’amour une fois avant qu’il reparte vers l’île. Tu devais y revenir avec Stéphane le dimanche suivant parce qu’Éric ne ferait pas à nouveau le déplacement jusqu’à toi.

Stéphane avait besoin de se reposer, il avait été tout de suite emballé à l’idée de se changer les idées en t’emmenant sur l’île. Mais le mercredi soir, son père était décédé et tout avait été remis en question.

De ton côté tu avais répété avec Vivien le lundi soir, et vous aviez été heureux du long moment passé ensemble. Le mercredi, tandis que le père de Stéphane s’éteignait, vous étiez allés vous baigner dans l’Allier, Vivien et toi, à Apremont que tu ne connaissais pas. Puis il t’avait ramené chez lui, et vous aviez passé la soirée à écouter des chansons, à regarder des vidéos, dans une belle confiance, presque une tendresse qui vous avait rapprochés l’un de l’autre au moment de vous quitter. Vous vous étiez serrés dans les bras. Puis tu étais revenu seul au château. Tu lui avais écrit que tu aurais presque pu dormir avec lui : non pas que tu avais envie de lui, mais votre complicité donnait envie de la prolonger, autrement.

Il avait renvoyé des cœurs.
Puis, là encore, tout avait été remis en question.

Le vendredi, alors que tu le rejoignais dans les granges où l’exposition aurait lieu, tu l’avais senti froid, distant, et tu avais quitté les lieux rapidement. Il t’avait écrit plus tard qu’il avait été gêné par ta phrase, que tu étais « tout simplement un ami », que « tout [était] dit, voilà ». Tu avais répondu par deux phrases lapidaires : que tu n’étais pas amoureux de lui, que tu n’avais pas envie de le baiser, que là, oui, tout était dit en effet. Tu avais explicité un peu dans un message vocal, tu perdais la confiance que tu avais en toi, il t’avait répondu que ce n’était pas important, que vous passiez à autre chose.

Le samedi, à nouveau, les choses étaient étranges sur le lieu de l’exposition et tu t’étais fait la remarque qu’il y avait des tensions entre les membres présents de la famille de Vivien, qui cristallisaient des problèmes et transformaient son caractère. Vous aviez commencé à chanter vers quatorze heures, avec un type qui s’ajoutait à votre duo. Tu avais accepté l’adjonction du gars — avais-tu le choix ? — : She’s soaked to the skin, que tu avais baptisé La pluie, avait été bien. Puis cela avait été moins bien lorsque Vivien t’avait demandé de lire les lettres d’Ellen Ripley à sa fille (depuis le site de Diacritik pour lequel tu les avais écrites) et que tu te rendais compte que la musique improvisée par les deux gars n’allait pas du tout avec l’intensité de ton texte, t’obligeant à répéter des « ma chérie » un peu ridicules, qui détournaient en tout cas complètement son intention. Tu avais chanté Aline de Christophe, mélangeant les paroles avec La plage abandonnée de Bardot et le Hélène de Voisine, et il t’avait semblé que vous passiez un bon moment. Puis tu avais proposé de faire le Banquise récent, écrit par Vivien, dont tu avais travaillé les accords au piano, malgré ton appréhension du synthétiseur sur lequel tu devais accompagner la chanson. Vivien t’avait dit que l’essentiel était de prendre du plaisir : ça n’avait pas été le cas. Tu t’étais excusé en fin de chanson — Nina, sa sœur, et lui luttaient pour suivre la mélodie que tu massacrais, mais d’après la vidéo que tu avais vue ensuite, ils ne s’en sortaient pas si mal — et Vivien avait été cruel, blessant tout au moins. Il ne t’avait plus tendu le micro, t’ignorait, te tournait le dos, et tu t’étais senti abandonné dans ton échec. Tu avais finalement attrapé un type qui te tournait autour depuis un moment et tu lui avais tendu ta queue dans les bois communaux. Lorsque vous étiez revenus dans les granges de Vivien, tu avais pris congé. Vivien n’avait parlé de rien, comme si les chansons que vous aviez prévues ensemble n’existaient pas. Il avait dit : la maison est ouverte si tu veux revenir, mais ce n’était pas cette phrase-là que tu attendais. Tu avais eu des remerciements des autres artistes pour les pains au chocolat que tu avais achetés pour tout le monde le matin, mais tu avais décidé de ne plus répondre : pour toi, De l’Art de Faire était bel et bien terminé et tu regardais loin, devant.

Tu avais vu le dernier Desplechins dans les nouvelles salles de cinéma de la Maison de la Culture de Bourges et tu avais été très ému par les performances de Cotillard et de Poupaud.
Tu avais acheté un billet pour Surgères pour le lendemain treize heures, histoire de profiter de ta soirée et tu avais retrouvé Éric le lundi soir.
Vous aviez mangé au Cocotier, à Saint-Denis.
Vous aviez fait l’amour magnifiquement le mardi matin.

Vivien avait envoyé un message vocal dans la soirée : il regrettait que vous n’ayez pas chanté Creep. Il espérait que tu n’étais pas déçu. Il revenait sur la soirée à Apremont qui était « super ». Il regrettait encore que vous ne vous soyez pas revus. Il disait qu’il t’aimait beaucoup. Tu avais écouté avant d’aller te coucher. Puis tu avais réécouté au matin. Tu avais remercié pour le message — tu n’avais pas précisé que sans cela, tu ne lui aurais probablement plus jamais adressé la parole. Tu avais parlé de ton travail, de la chanson que vous n’aviez pas chantée en effet, tu avais dit ta déception, ta frustration, ta tristesse aussi. Tu avais parlé des dysfonctionnements familiaux qui te semblaient rejaillir sur les autres, en l’occurrence sur toi. Tu n’avais pas été chaleureux, mais précis. Tu avais conclu par un salut, qui marquait toujours une distance. Tu ne voulais pas te piéger à l’homophobie passive des gens : Vivien, hétérosexuel, avait droit de te toucher, de t’enlacer, de réclamer un câlin ou de t’en imposer un, il avait le droit de t’appeler « mon Laurent », il avait le droit de dire des phrases comme « je t’adore » ou « je te kiffe », mais il avait été gêné quand toi, homosexuel, tu avais parlé de dormir avec lui. La violence de l’homophobie se matérialisait sous tes yeux : c’était elle qui avait été cause des problèmes entre Vivien et toi. Il n’y avait rien d’autre à chercher, ni personne d’autre à blâmer pour le ratage de l’expo. Il y avait des limites qu’un homosexuel ne devait pas dépasser, quelles que soient celles qu’en face, l’autre franchissait. Tu en avais été malheureux — tu l’es encore. Blessé, surtout. Fragilisé. Au point de ne plus être en confiance pour la lecture de Narcisse, malgré une journée de répétition parfaite avec Jean-Baptiste.

Tu voudrais retrouver ta respiration : tu es heureux avec Éric, mais il y avait un apaisement, avant l’expo, lorsque tu dormais au château (seul ou avec lui).
Tu te donnes du temps.

Le 30 mai.

Tu as envoyé Le Monde Nouveau à Stéphane Marsan — les trois premières parties, pour avis, tu continues de travailler la quatrième, tu en es arrivé au chapitre 44, tu sens que la tension monte et que tu vas bientôt arriver au bout.
Tu as recommencé à chanter, avec l’aide de Guillain — tu as oublié Villequiers, l’a mis de côté comme si ça n’avait pas eu lieu.
Tu as repris la mise en page de Pauline autour de l’Écho numéro 4, que tu mettras en ligne sur le site de Public Averti dans la soirée : demain tu seras dans le train vers Tours, puis vers Jean-Baptiste et Narcisse. On prévoit de la pluie pour le week-end, qui risque de modifier votre mise en scène. Qu’importe : tu te dis qu’en extérieur comme en intérieur, vous assurerez.
Tu n’as pas écrit beaucoup en mai, tu te demandes sans en vérifier le contenu, combien d’entrées tu pourras sauver pour le projet avec Emmanuelle.
Tu n’as pas envie de (vous) parler de sexe.
Tu as hâte — je crois — d’être au mois de juin.

Journal (2-30 mai 2022)
Laurent Herrou

Photo © Emmanuelle Corne, juin 2022

Dialogue, E.C. et L.H. – enregistrement © Emmanuelle Corne . juin 2022