une 4xposition . jessica décembre
une 4xposition . jessica décembre

une 4xposition . jessica décembre

Quatrième édition de ce projet numérique que nous avons initié en 2018, Une 4xposition se donne pour ligne directrice d’exposer six artistes pendant six semaines d’affilée, à raison d’une photographie par semaine — soit : un.e photographe présenté.e chaque semaine, à qui nous demandons de faire un « état des lieux » de son travail à l’instant t à travers un cliché unique. Libre à elle ou à lui d’accompagner l’image d’une explication, d’un texte, ou seulement d’un titre : le désir que nous avons est de réunir six visions, sans imposer un thème précis mais avec l’intuition que sans se connaître, ni s’être concertées, ces six images auront des choses à se dire, se répondront peut-être, voire se complèteront.


l’évadée prisonnière

J’avais comme souvenir que ce portrait avait pour titre “Brume” et je le retrouve dans mes dossiers sous ce titre : “Black Winter” comme une étrange coïncidence. 
Alors je le renomme : “Brume d’hiver”. 
Et nous nous regardons… 

J’ai l’impression qu’elle ne veut pas parler et pourtant elle m’interroge. 
Peut-être que c’est moi qui ne veux pas parler… 

Brume d’hiver” est-ce un portrait secret ?
Elle est présente et à la fois absente. 
Elle murmure mais reste silencieuse. 
Elle semble plonger et émerger à la fois. 
Profondeur et surface
Elle est fixe mais elle m’échappe.

Comme une évadée prisonnière de sa fuite. 

Alors je la nomme : “l’évadée prisonnière”


Où va-t’on lorsque nous disparaissons ? 

La photographie est un médium qui me permet d’explorer les émotions mais aussi de les figer. Je retiens ces portraits avant qu’ils ne disparaissent, comme si je ne voulais pas les laisser partir. Je les travaille d’une technique à l’autre, photogrammes, polaroids, cyanotypes… Et à chaque nouvelle apparition ils redeviennent nouveaux. Ils reprennent vie. Un étrange dialogue se met alors en place. Ces portraits posent leurs questions, ils parlent de la mort, de la folie, de la solitude, de l’abandon… 

Pour confectionner ces portraits, je m’utilise. Je m’ouvre, je me découpe, je me fusionne à l’autre pour ne faire plus qu’un être.
Je deviens brume, vapeur, transparence.
Invisible.
Je disparais et réapparais, comme si j’avais réussi à la capturer avant sa disparition sans y parvenir véritablement. 

Le thème de la fusion revient dans une autre partie de mon travail sous le nom d’Ursika. 
Un travail sur le thème de l’enfance et de l’ours qui a ce point commun avec Jessica Décembre d’être travaillé sous différentes coutures et médiums. 


jessica décembre

Je suis née en 1984 à Montreuil (France) dans le 93, une ville de la banlieue parisienne mais je n’ai fait qu’y naître. J’ai beaucoup déménagé au cours de ma vie ; j’ai passé mon enfance au Clos Saint Lazare à Stains. Aujourd’hui je vous écris depuis Berlin en Allemagne.

Mon travail avec Jessica Décembre s’inspire de ces mouvements de vies, des relations, mais aussi tout ce qui découle de ces expériences émotionnelles liées aux absences, aux traumatismes, à la mort… 



« La mort grave les souvenirs dans les cœurs de ceux qui se sont aimés. Elle est notre profondeur, la vie sous la forme d’une absence qui résonne et vous appelle à vivre encore. » 



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